Ibn Abī Ad Duniaa (m.281 h) rapporte selon sa propre chaîne de transmission remontant jusqu’à °Omar ibn °Abdal°Azīz (m.99 h) -qu’Allaah lui fasse miséricorde- que celui-ci dit :《Si la personne ne se permettait pas d’exhorter son frère jusqu’à ce qu’elle soit elle-même parfaite et qu’elle complète parfaitement l’adoration de son Seigneur pour laquelle elle fut créée, alors les gens se renverraient tous mutuellement la responsabilité de l’accomplissement du bien, et ainsi, la réprobation du mal et la prescription du bien seraient levées et le nombre d’exhortateurs, de même que de ceux qui prodiguent le conseil loyal (an nassîhah) pour Allaah -عز وجل- diminuerait sur la terre.》
[« Al Amr bil Ma°rūf wa An Nahi °anil Munkar »].

L’érudit Abū °Abdillaah Al Qurtubī (m.671 h) dit dans son « tafsîr » :《Sa°īd ibn Jubayr (m.95 h) a dit : « Si la personne n’enjoignait le bien et ne réprouvait le mal que lorsqu’elle n’avait rien à se reprocher alors plus personne n’ordonnerait un bien ni ne réprouverait un mal. »
Maalik [ibn Anas] (m.179 h) a dit : « Et il a dit vrai, qui est celui qui n’a rien à se reprocher ? »
Et Al Hassan [Al Basrī] (m.110 h) dit en s’adressant à Mutarrif [ibn °Abdillaah] (m.95 h, la date de son décès est sujette à divergence.) : « exhorte donc tes compagnons ! » il dit : « je crains de dire ce que moi-même je ne fais pas. » Il lui dit : « Qu’Allaah te fasse miséricorde ! Et qui d’entre nous est en mesure de faire tout ce qu’il dit ? Certes Shaytaan souhaiterait bien nous avoir avec celle-ci, de sorte à ce qu’après cela plus personne n’ordonne un bien, ni ne réprouve un mal.》
[« Al Jaami° li Ahkaam Al Qur’aan »].

Et An Nawawī (m.676 h) dit dans son explication de « Sahīh Muslim » :《Les savants [al °ulamaa’] ont dit : et il n’est pas une condition pour celui qui ordonne et réprouve qu’il soit lui-même parfait, ni qu’il accomplisse ce qu’il ordonne de faire et s’y conforme et qu’il évite de tomber dans ce qu’il réprouve et s’en écarte. Au contraire, il se doit d’ordonner [le bien] même si lui-même a des manquements vis-à-vis de cette chose qu’il ordonne et il se doit de réprouver [le mal] même s’il commet lui-même cette chose qu’il réprouve.》
[« Al Minhaaj fī sharh Sahīh Muslim ibn Al Hajjaaj »].

Ibn Kathīr (m.774 h) dit dans son « tafsīr » :《Le fait d’ordonner le bien de même que de l’accomplir, chacun des deux représente une obligation. Le fait de délaisser l’un n’annule pas l’obligation de l’autre selon la parole la plus correcte des savants anciens [salaf] et récents [khalaf]…》
[« Tafsīr Al Qur’aan Al °Adhīm »]

Compilation et traduction réalisées par Daawud Al Andalussī au mois de Cha°baan 1433/Juillet 2012, révisées et améliorées au mois de Dhul Qa°dah 1438/Juillet 2017.