Cheikh Ul-Islam Taqiyud-din Ibn Taymiyyah (qu’Allah lui fasse misericorde) a dit :
Allah a envoyé le Messager afin de faire le bien, de parachever les bienfaits, et afin d’éliminer le mal, de le diminuer.
Lorsqu’un Khalîf parmi les Khoulafâ comme par exemple Yazîd ibn Mou’âwiya, ‘Abdel Malik, Al-Mansour et d’autres prennent le pouvoir, il y a alors deux possibilités : ou bien on dit qu’il est obligatoire de les empêcher de prendre le pouvoir et de les combattre jusqu’à ce qu’un autre le prenne comme le font ceux qui autorisent l’épée, et ceci est une mauvaise idée car le mal qui s’y trouve est supérieur à l’intérêt qu’on en tire : peu furent ceux qui sortirent contre les Gouverneurs et à chaque fois le résultat de leur action fut d’engendrer plus de mal que de bien.
Comme par exemple les habitants de Médine qui sortirent contre Yazîd ou comme ibn Al-Ach’ath qui sortit contre abdel Malik en Iraq ou comme ibn Al-Mouhlab qui sorti contre son père à Khouraçân ou comme Abi Mouslim le prédicateur qui sorti contre eux aussi à Khouraçân ou comme ceux qui sont sortis contre Al-Mansour à Médine et à Bassora et d’autres comme eux.
L’issue finale rencontrée par ces personnes fut : ou bien ils avaient le dessus ou bien ils perdaient.
Puis ensuite (lorsqu’ils gagnaient) ils perdaient à leur tour le pouvoir et ils n’en tiraient aucun bénéfice.
Abdallah ibn Alî et Abou Mouslim tuèrent beaucoup de gens puis furent tués à leur tour par abou Dja’far Al-Mansour.
Quant aux gens de Al-Harra, ibn Al-Ach’ath et Al-Mouhlab, ils furent anéantis eux et ceux qui les accompagnèrent et ne purent rétablir ni Religion, ni préserver les biens de ce monde.
Allah n’ordonne pas de faire des choses qui n’apportent aucun profit dans ce monde ou dans l’autre, quand bien même ceux qui l’exécuteraient seraient des serviteurs d’Allah pieux voués au paradis.
Ils ne sont pas meilleurs que Alî, Talha, Zoubayr, et ‘Aisha et d’autres (radiallahou ‘anhoum), et pourtant ils ne furent pas fiers de ce qu’ils ont provoqué comme combats malgré qu’ils ont un plus haut degré auprès d’Allah et une meilleure intention que les autres.
De la même manière les gens de Al-Harra, il y avait parmi eux des gens de Science et de Religion et Allah leur pardonné à tous.
Il fut dit à Cha’bî dans la fitna de ibn Al-Ach’ath : « ou était tu ô ‘Âmir ? J’étais comme le dit le poète : « Le loup a hurlé et je me suis montré affable avec le loup lorsqu’il a hurlé, puis un homme a haussé la voix et j’étais à deux doigt de m’envoler [tant je courais vite pour m’en éloigner] ».
Un fléau nous a atteints et nous ne fûmes pas à la hauteur.
Et Hassan Al-Basrî a dit : « Certes, Al-Hadjadj est le châtiment d’Allah, vous n’écarterez pas le châtiment d’Allah avec vos mains. Vous devez supplier Allah et vous soumettre à lui.
Allah a dit (traduction rapprochée) : « Nous les avons certes saisis du châtiment, mais ils ne se sont pas soumis à leur Seigneur ; de même qu’ils ne le supplient point. » [Les croyants verset 76] ».
Et Talaq ibn Habîb disait : « Eloignez-vous de la Fitna par la piété », on lui dit : « décris-nous la piété de manière générale », il dit : « la piété c’est d’obéir à Allah en t’appuyant sur une lumière provenant d’Allah et en espérant la miséricorde d’Allah. Ainsi que tu délaisses les interdits d’Allah en te basant sur une lumière provenant d’Allah et en craignant le châtiment d’Allah ». Rapporté par Ahmad et ibn abî Dounia.
Les hommes de valeurs parmi les musulmans interdisaient de sortir et de combattre pendant la Fitna.
Comme le faisait ‘Abdoullah ibn ‘Omar, Sa’îd ibn Al-Moussayyab, ‘Ali ibn Houssein et d’autres, ils ont interdit, à l’époque de Al-Harra, de sortir contre Yazîd. De même que Hassan Al-Basrî, Moudjâhid et d’autres l’interdisaient pendant la Fitna de Al-Ach’ath.
C’est pour cela que les gens de la Sounnah ont fini par interdire le combat pendant les troubles à cause des ahadiths authentiques provenant du Prophète sallallahou ‘alayhi wa sallam.
Ils ont introduit cela dans leurs croyances et ont ordonné de patienter face à l’injustice des Gouverneurs et de délaisser le combat, même s’il y a beaucoup de gens de Science et de Religion qui ont combattu.
Minhâj assounah tome III page 346
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