Cheikh Ahmad Bâzmoul :

« Et parmi ceux dont il ne faut pas prendre la science : l’inconnu.

Et l’inconnu : c’est tout individu prenant les devants pour enseigner aux gens, alors que sa situation est inconnue dans le domaine de la science.

Al-Khâtib al-Baghdâdi a dit :

« La définition de l’inconnu, chez les adeptes du hadith est : celui qui ne s’est pas fait connaître pour l’étude de la science, celui qui n’est pas connu par les savants pour cela et celui qui n’est connu dans la transmission du hadith que par un seul rapporteur. »(1)

‘Abdoullah a dit :

« Shaytân prend la forme d’un homme, il se présente à un peuple et leur conte le hadith en mentant, ensuite ceux-ci se séparent et l’un de ces hommes dit : « J’ai entendu un homme dont je connais le visage mais dont j’ignore le nom, conter le hadith. ». »(2)

Malâ ‘Alî al-Qârî :

« Et ceci attire notre attention sur le fait qu’il faille vérifier les paroles que l’on entend et chercher à connaître qui en est l’auteur : est-il quelqu’un de véridique dont il est permis de transmettre les paroles ou bien est-ce un menteur dont il faut s’abstenir de transmettre les paroles. »(3)

Et dans le hadith de Abi Hourayah relatant l’anecdote avec le Shaytân :

« Le Messager d’Allah m’a donc dit : ‘Qu’as-tu fait de ton prisonnier hier ? ‘. Je lui dis ‘ Ô Envoyer d’Allah ! Il a prétendu m’enseigner des paroles dont Allah m’en fera bénéficier, alors je l’ai laissé partir.’ Il me dit ‘ que sont ces paroles ? ‘

Il m’a dit : quand tu te couches sur ton lit, récite le verset du Trône depuis le début jusqu’à ce que tu le termines :« Allah, il n’y a point de divinité en dehors de Lui, le Vivant, le Substituant » Et il m’a dit qu’Allah m’affecterait un gardien et que Shaytân ne s’approcherait pas de moi jusqu’au matin ». – Les gens (de l’époque) étaient les plus soucieux d’apprendre tout ce qui était un bien. Le Prophète ( Éloge et salut d’Allah sur lui ) a dit : « En réalité, il vous a dit la vérité, même s’il est un menteur. Tu sais à qui tu as affaire depuis trois nuits ? – Non « C’est Satan [Chaytân] » Fin du hadith
(4)

Le Prophète ( Éloge et salut d’Allah sur lui ) a approuvé Abou Hourayrah dans le fait de ne pas s’appuyer sur la parole de celui qu’on ne connaît pas avant de l’avoir vérifiée. Et ceci prouve qu’il ne faut pas prendre la science de l’inconnu et que sa parole n’est pas acceptée si ce n’est après l’avoir vérifiée auprès des hommes de science.

Et cheikh Ibn ‘Uthaymîn dit :

« Les écrits sont nombreux et il y en a beaucoup qui sont rédigés par des inconnus dont on ne sait pas s’ils ont un parcours scientifique ou jurisprudentiel. Il en résulte donc, dans le cas où ils contiennent des erreurs religieuses, un grand mal pour la masse des gens. C’est pour cela que je ne conseille pas d’accueillir ces écrits sauf dans le cas où l’on connaît l’auteur et que celui-ci fasse partie des savants fiables au niveau de leur science et de leur religiosité, afin de ne pas dévier. Comme l’ont dit certains pieux prédécesseurs ‘ Cette science est une religion, faites donc attention de qui vous prenez votre religion. ‘. Ce n’est pas une affaire légère, je vois que l’individu – en particulier celui qui manque de science – ne doit pas consulter ces écrits. Mais plutôt, qu’il revienne aux livres des savants connus pour la fiabilité de leur science et leur bon acquittement du dépôt. »(5)

(1) Al-Kifâyah (88)
(2) Rapporté par Mouslim dans l’introduction de son authentique (1/12)
(3) Mirqâtou al-Mafâtih (91/9)
(4) Rapporté par al-Boukhâri dans son authentique (2187)
(5) Wasiyaat wa Tawjihaat litoullâbi l ‘ilm (382 ) cheikh Soulayman Aba-lKhayl

Source : al-mou3in li tawdi7 ma3aani âthari ibn Sirin : Inna hadha l’ilm din 62-64.

Traduit par Abdoullah Abou Khouzaymah©✏