Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
1. Les dirigeants sont à l’image du peuple
Allah a dit dans la sourate Al An’am n°6 verset 129 (traduction rapprochée du sens du verset) : « Ainsi nous plaçons certains injustes à la tête d’autres injustes à cause de ce qu’ils ont commis ».
قال الله تعالى : وَكَذَلِكَ نُوَلِّي بَعْضَ الظَّالِمِينَ بَعْضًا بِمَا كَانُواْ يَكْسِبُونَ
(سورة الأنعام ١٢٩)
D’après Mansour Ibn Abi Al Aswad : J’ai questionné Al A’mach (1) à propos de la parole d’Allah : -Ainsi nous plaçons certains injustes à la tête d’autres injustes-. Que les as-tu entendu dire sur cela ? (2)
Il a dit : « Je les ai entendu dire que le sens est que si l’état des gens se détériore alors les plus mauvais d’entre-eux seront placés à leur tête ».
(Rapporté par Abou Cheikh comme ceci est mentionné dans Al Dour Al Manthour Fi At Tefsir Bil Ma’thour de l’imam Souyouti vol 6 p 203)
(1) Al A’mach est le surnom de Souleyman Ibn Mihran. Il est mort en 147 du calendrier hégirien.
(2) C’est à dire : Qu’as-tu entendu dire les compagnons du Prophète à propos de l’explication de ce verset ?
L’imam ‘Ali Al Qari Al Hanafi (mort en 1014 du calendrier hégirien) a dit : « Si les gens sont pieux alors Allah va mettre à leur tête des dirigeants pieux parmi eux.
Par contre si les gens sont mauvais, Allah va mettre à leur tête des gens mauvais parmi eux et comme ceci a été rapporté : -le dirigeant est à l’image du peuple- ».
(Charh Mishkat Al Masabih vol 11 p 131)
2. Si le peuple n’est pas satisfait de ses dirigeants, c’est à lui de se réformer et de changer sa propre situation
Allah a dit dans la sourate Ar Ra’d n°13 verset 11 (traduction rapprochée du sens du verset) : « Certes Allah ne modifie pas l’état d’un peuple tant que les individus qui le composent ne changent pas d’eux-mêmes ce qu’il y a en eux ».
قال الله تعالى : إِنَّ اللَّهَ لاَ يُغَيِّرُ مَا بِقَوْمٍ حَتَّى يُغَيِّرُواْ مَا بِأَنفُسِهِمْ
(سورة الرعد ١١)
D’après Malik Ibn Dinar, Al Hassan Al Basri (mort en 110 du calendrier hégirien) a dit : « Certes Al Hajjaj (1) est une punition d’Allah. N’accueillez pas la punition d’Allah avec l’épée (2) mais plutôt avec le repentir, la supplication et la soumission.
Repentez-vous et vous serez débarrassé de lui ».
(Rapporté par Ibn Abi Dounia dans Kitab Al ‘Ouqoubat n°52 avec une chaîne de transmission authentique)
(1) Il s’agit de Al Hajjaj Ibn Yousouf Al Thaqafi qui était un dirigeant mauvais et tyrannique.
(Voir sa biographie dans Siyar A’lam An Noubala de l’imam Dhahabi vol 4 p 343)
(2) C’est à dire en vous révoltant.
L’imam Ibn Qayim al Djawziya (mort en 751 du calendrier hégirien) a dit : « Et médite la sagesse d’Allah dans le fait qu’Il ai fait que les dirigeants et les gouverneurs des gens soient du même type que leurs oeuvres.
C’est comme si leurs oeuvres étaient apparues sous la forme de leurs dirigeants.
Ainsi, si les gens sont droits, leurs dirigeants seront droits.
Si les gens sont justes, leurs dirigeants seront justes avec eux.
Mais s’ils sont injustes, leurs dirigeants seront injustes… ».
(Miftah Dar As Sa’ada vol 2 p 177/178)
3. Le fait de se rebeller contre le gouverneur, quelle que soit la forme de cette rébellion, n’est pas un acte conforme à l’Islam et ceci ne fait qu’empirer la situation
A. Le fait de se rebeller contre les gouverneurs est une chose interdite par l’Islam
D’après ‘Abdallah Ibn Mas’oud (qu’Allah l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit: « Vous allez certes voir après moi du favoritisme (1) et des choses que vous allez réprouver (2) ».
Ils ont dit: Que nous ordonnes-tu ô Messager d’Allah ?
Le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit: « Vous leur donnez leur droit (3) et vous demandez votre droit à Allah ».
(Rapporté par Boukhari dans son Sahih n°7052 et Mouslim dans son Sahih n°1843)
(1) C’est à dire que les dirigeants vont garder pour eux l’argent alors que le peuple a un droit sur cet argent.
(2) C’est à dire des actes de désobéissance à Allah.
(3) C’est à dire le fait de leur obéir, de ne pas se rebeller contre eux.
(Voir Charh Sahih Mouslim de l’imam Nawawi)
B. Les manifestations pour se plaindre des gouverneurs sont interdites et sont une forme moderne de rébellion contre les gouverneurs
Cheikh ‘Abdel ‘Aziz Ibn Baz a dit : « Les marches et les manifestations ne sont pas des bonnes choses. Elles ne font pas partie des habitudes du Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) et de ceux qui l’ont suivi dans le bien ».
(Al Mouthaharat Fi Mizan Ach Chari’a Al Islamiya p 163)
Cheikh Albani a dit : « Les manifestations font partie des habitudes et des méthodes des mécréants ».
(Silsila Daifa vol 14 p 74)
C. L’Histoire montre que fait de se rebeller contre le gouverneur n’apporte pas de bien et ne fait qu’aggraver le mal
L’imam Abou Hanifa (mort en 150 du calendrier hégirien) a dit à propos de ceux qui se révoltent contre les dirigeants : « Ils font plus de mal qu’ils ne font de bien ».
(Al Fiqh Al Akbar Bi Riwayati Abi Mouti’ p 57)
L’imam Ibn Qayim al Djawziya (mort en 751 du calendrier hégirien) a dit : « Le fait de réprouver le mal des dirigeants et des gouverneurs en se rebellant contre eux est la source de tout le mal et de toutes les épreuves jusqu’à la fin des temps (…).
Celui qui médite sur ce qui a touché l’Islam comme grandes épreuves et petites épreuves se rendra compte qu’elles ont découlé du fait de ne pas avoir respecté cette base et d’avoir voulu lever l’injustice du dirigeant et ceci a entraîné ce qui est plus grave que l’injustice du dirigeant ».
(I’lam Al Mouwaqi’in ‘An Rabil ‘Alamin vol 4 p 338)