L’illustre et défunt savant ibn 3uthaymin – رحمه الله – a dit:
«Ô Musulmans, certes l’innovation de la fête de la naissance [du Prophète ﷺ], qui est célébrée dans le courant du mois de Rabii3 al Awwal – durant la nuit de son douzième jour, n’a aucun fondement dans l’histoire puisqu’il n’a pas été affirmé que la naissance du Prophète ﷺ se produisit cette nuit-là. Et les paroles des historiens ont certes été confuses à ce sujet.
En effet, certains d’entre eux prétendirent que sa naissance ﷺ eut lieu le deuxième jour du mois, d’autres le huitième jour, d’autres le neuvième, d’autres le dixième, d’autres le douzième, d’autres le dix-septième et d’autres encore le vingt-deuxième. Il s’agit donc de sept paroles n’ayant rien qui prouverait que l’une soit plus correcte que l’autre.
Donc, la détermination de sa naissance ﷺ dans le mois reste inconnue sauf que certains contemporains affirmèrent qu’elle eut lieu le neuvième jour.
Et dès lors que l’innovation de la fête de la naissance du Prophète ﷺ n’a pas de fondement dans l’histoire, alors elle n’aura également pas d’origine dans la religion. En effet, le Prophète ﷺ ne l’a ni célébrée, ni ordonnée, et nul parmi ses Compagnons et ceux qui les suivirent avec bienfaisance ne la célébra.
Et le Prophète ﷺ a certes dit: «Attachez-vous à ma sounna et à la sounna des califes droits et bien-guidés après moi. Accrochez-vous y et mordez-y à pleines molaires ! Et prenez garde aux nouvelles choses car toute innovation est égarement».
Et il ﷺ disait, lors du sermon du vendredi: «Cela étant, la meilleure parole est certes la parole d’Allah, la meilleure guidée est celle de Muhammad ﷺ, et la plus mauvaise des choses est celle qui est innovée. Et chaque innovation est égarement, et chaque égarement est dans le Feu».
Et les fêtes et les occasions religieuses, à travers lesquelles l’on cherchera à se rapprocher d’Allah Le Très-Haut en Le glorifiant et en glorifiant Son Prophète ﷺ, font partie des adorations. Par conséquent, il ne sera légiféré, parmi elles, que ce que légiférèrent Allah Le Très-Haut et Son Messager ﷺ.
Et que nul n’en vienne à adorer [Allah] par le biais de l’une d’entre elles [ndt: des célébrations] si ce n’est au travers de ce que transmirent Allah et Son Messager ﷺ. Et se trouve dans ce qu’Allah Le Très-Haut a légiféré pour glorifier Son Messager ﷺ, et comme moyen menant à son amour, ce qui suffit face à tout moyen innové et inventé.
Craignez donc Allah, ô serviteurs d’Allah, et contentez-vous de ce qu’Il a légiféré face à ce qu’Il n’a pas légiféré, et de ce que le Messager d’Allah ﷺ a instauré comme sounna face à ce qu’il n’a pas instauré comme sounna».
🗃 Source : majmou3 al fataawaa, 6/200.
Sh. Dr. Muhammad Amān Al-Jāmī [رحمه الله] à dit :
«Énormément de gens posent cette question, disant : nous ne voulons rien d’autre, tout ce que nous voulons c’est se remémorer. Les compagnons ne célébraient pas car ils étaient proche du Messager d’Allâh عليه الصلاة والسلام du point de vue temporel. Quant à nous, après cette longue période, nous voulons nous remémorer, la remémoration du Messager d’Allâh ﷺ.
Cela est-il évident ?
Nous nous interrogeons : à quel moment les musulmans ont-ils oublié le Messager d’Allâh ﷺ, au point de le leur rappeler par la célébration, par le rassemblement, autour de la nourriture, la boisson, l’encens, durant la nuit du 12 de Rabî3 Al-Awwal, de chaque année ? Les musulmans ont-ils oublié le Messager d’Allâh ﷺ ? Et leur est-il permis de l’oublier ? Non.
Il n’y a pas un seul de leurs appelants à la prière (mou’adhdhin), qui appelle à la prière (adhân), puis dit « j’atteste qu’il n’y a de divinités dignes d’adoration en dehors d’Allâh », sans qu’il dise « et j’atteste que Mohammad est le Messager d’Allâh ». Il n’y a pas un musulman qui entre dans une mosquée sans qu’il dise « au nom d’Allâh, et que la prière et le salut soient sur le Messager d’Allâh ». Et chaque personne qui multiplie les prières, en dehors des prières obligatoires, prie sur le Messager d’Allâh ﷺ dans chaque prière. Et il n’y a pas un musulman qui sorte d’une mosquée sans qu’il prie sur le Prophète ﷺ. Il n’y a pas un étudiant en science qui étudie son cours, ou un enseignant qui enseigne, sans qu’il prie sur le Prophète ﷺ de nombreuses fois dans un seul cours. Ainsi, nous disons afin de proclamer le bienfait d’Allâh : nous n’avons point oublié le Messager d’Allâh ﷺ, ainsi que tous les musulmans. Par conséquent, nous n’avons nul besoin de ce qui s’appelle la remémoration de la naissance»
Source : audio 09 de l’explication [عقيدة التدمرية]