Sheïkh ‘Abd el Muhsin el ‘Abbâd (qu’Allah le preserve) a dit dans el ‘Adl fî Sharî’a el Islam wa laïsa fî e-Dîmuqrâtiya el Maz’ûma :
La façon de parvenir au pouvoir dans le système démocratique :
Dans le système de la prétendue démocratie, le pouvoir s’obtient par la constitution d’un parti politique en faveur duquel les citoyens votent. Ces derniers choisissent un candidat de leur choix. Après le partage du scrutin, le candidat ayant le plus de voix est désigné président. Or, ce procédé que certains musulmans ont importé d’ailleurs est contraire à l’Islam pour plusieurs raisons :
– Premièrement : Le système du vote aboutit à la division de la société en partis, alors que l’Islam prône l’unité et bannit la divergence. Allah (عز وجل) révèle : [Accrochez-vous tous ensembles à la corde d’Allah et ne vous divisez point], [La famille de ‘Imrân ; 103] et :
[Ne soyez pas comme ceux qui se sont divisés et qui ont divergé après que leur soient venues les preuves évidentes]. [La famille de ‘Imrân ; 105]
[Ceux qui se sont divisés pour se scinder en schismes. Tu n’as aucun lien avec eux. Leur sort revient plutôt à Allah. Il les informera ensuite de ce qu’ils faisaient sur terre]. [Les troupeaux ; 159]
[Ne soyez pas comme les païens • Ceux qui ont divisés leur religion pour se scinder en schismes ; chaque parti se contente de ses acquis]. [Les romains ; 32]
[Tu ne peux trouver des gens croyants en Allah et au Jour Dernier avoir de l’affection pour ceux qui s’opposent à Allah et à Son Messager, quand bien même ils seraient leurs pères, leurs fils, leurs frères ou leurs familles. Ceux-là, Allah leur inscrit la foi dans leur cœur et Il les assiste d’un Esprit venant de Lui. Il les fait entrer dans des jardins sous lesquels coulent des rivières et où ils demeurent à jamais. Allah les agrée et eux l’agréent • Ceux-là constituent le parti d’Allah • le parti d’Allah n’est-il pas le bienheureux !] [La polémique ; 22]
[Voici Mon chemin qui est droit alors empruntez-le et ne suivez pas les sentiers qui vous feront dévier de sa voie. Voici ce qu’Allah vous recommande ; ainsi allez-vous Le craindre]. [Le bétail ; 151-153]
Le Messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) déclare : « Allah vous agrée trois choses et Il ne vous agrée pas trois choses : Il agrée que vous L’adoriez sans rien Lui associer, que vous vous accrochiez tous ensemble à Sa Corde sans vous diviser. Il n’agrée pas les on-dit, que vous multipliiez les questions et que vous gaspilliez vos biens. » [Rapporté par Muslim (1715), selon Abû Huraïra] Ainsi, la soi-disant démocratie s’oppose aux principes de l’Islam étant donné qu’elle est basée sur le schisme et la division.
– Deuxièmement : Dans un système soi-disant démocratique, le pouvoir législatif est aux mains d’une partie du peuple alors que dans l’Islam il appartient exclusivement au Tout-Puissant. Quant au Messager (صلى الله عليه وسلم), son rôle est de transmettre la Révélation. [Il prend le nom de législateur dans le sens où il transmet les lois aux hommes, mais il n’en est pas l’auteur (N. du T.)] Allah révèle : [Il ne parle pas de ses propres pulsions • mais il est inspiré par la Révélation]. [Les astres ; 3]
[Quand Allah et Son Messager décide d’une chose, il n’appartient pas à tout croyant et à toute croyante de faire un choix les concernant. Quiconque désobéit à Allah et à Son Messager, sombre ainsi dans un égarement manifeste]. [Les coalisés ; 36]
(Quiconque se rebelle à Sa Loi doit se méfier de ne pas subir une tentation ou un châtiment terrible). [La lumière ; 63]
[Les enseignements que le Messager vous offre, prenez-les et ce qu’il vous interdit, abstenez-vous-en et craignez Allah car Allah a le châtiment terrible]. [Le rassemblement ; 7]
[Puis, Nous t’avons mis sur le chemin de la Loi ; suis-le donc et ne suis pas les passions de ceux qui ne savent pas• Ils ne peuvent nullement te protéger contre Allah. Les injustes sont les alliés les uns des autres tandis qu’Allah est l’Allié des gens pieux]. [L’agenouillée ; 18-19] [Ou bien ont-ils des associés qui leur légifèrent des lois de la religion sans n’avoir reçu aucun consentement d’Allah !] [La concertation ; 21]
Il est néanmoins possible d’établir certains codes en vue d’organiser la vie en société dans la mesure où ils ne s’opposent ni au Coran ni à la Sunna. Dans un système soi-disant démocratique, le pouvoir législatif est aux mains d’un certain groupe élu par le peuple et que les membres vont représenter au Parlement. Les lois qu’ils promulguent à leur guise ne se fondent sur aucune religion. Pourtant, depuis l’avènement de notre Prophète Mohammed (صلى الله عليه وسلم), l’Islam est la seule religion convenable comme le souligne le Verset : [Toute religion désirée par quiconque autre que l’Islam, ne lui sera pas accepté et il comptera dans l’au-delà parmi les perdants]. [La famille de ‘Imrân ; 85] Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dit à ce sujet : « Par Celui qui détient mon âme entre Ses Mains ! Quiconque dans cette communauté qu’il soit juif ou chrétien entend parler de moi et ne croit pas au message que j’ai reçu avant de mourir, comptera parmi les gens de l’Enfer. » [Rapporté par Muslim (153) comme nous l’avons déjà vu]
– Troisièmement : L’accès au pouvoir s’obtient grâce à la majorité des votes mais nous avons vu que l’Islam tolère deux façons de désigner le chef d’état ; soit les responsables de l’autorité s’accordent de façon unanime sur le choix du khalife soit le Khalife en place désigne lui-même son successeur. Il ne revient pas à n’importe qui dans la religion musulmane de désigner le gouverneur suprême. Cette tâche revient uniquement aux sages et aux savants qui sont les responsables de l’autorité. Un simple citoyen ne fait que suivre leurs décisions. Quant au mode d’élection dans un système démocratique, il est fonction du nombre de voix que les candidats obtiennent. Il ne fait aucune différence entre les personnes compétentes et le simple citoyen. Si les gens bas (dans le sens moral du terme ndt.) constituent la majorité des votants, ils vont forcément choisir quelqu’un comme eux, car comme il est dit les oiseaux de même race se cherchent entre eux. Autrement dit, les faucons avec les faucons, les vautours avec les vautours, les hiboux avec les hiboux, etc.
– Quatrièmement : Dans le système démocratique, chaque candidat met tout-en-œuvre pour accéder au pouvoir. Dans l’Islam, la moindre fonction de responsabilité réclame d’avoir pour seule ambition de défendre et d’établir la religion d’Allah. C’est pourquoi, il interdit formellement à ses adeptes susceptibles de manquer à leurs devoirs, de solliciter toute responsabilité. Quiconque aspire à la moindre fonction doit se la voir refusée. ‘Abd e-Rahmân ibn Samura (رضي الله عنه) raconte à ce sujet : « Le Messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) m’a dit : « Hé ‘Abd e-Rahmân ! Ne sollicite pas l’autorité. Si tu la reçois après l’avoir demandée, tu seras livré à ton sort mais si tu la reçois sans l’avoir demandée tu seras assisté dans ta fonction. » » [Rapporté par el Bukhârî (6622) et Muslim (1652)]
D’après les recueils e-Sahîh d’el Bukhârî et de Muslim également, selon Abû Mûsâ el Ash’arî (رضي الله عنه), je suis entré avec deux de mes cousins chez le Prophète (صلى الله عليه وسلم). L’un deux demanda : « Ô Messager d’Allah ! Investis-nous à la tête d’une des provinces qu’Allah (عز وجل) a mis sous ton autorité ! » Le deuxième formula la même demande. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) répondit dès lors : « Par Allah ! Nous n’offrons aucune fonction à celui qui la réclame ou qui la désire. » [Rapporté par el Bukhârî (7149) et Muslim (1733)] Ce Hadith nous enseigne que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a refusé d’investir ses deux hommes de l’autorité étant donné qu’ils l’avaient réclamée. Certaines voies de ce Hadith recensé dans les recueils d’el Bukhârî et Muslim précisent que le Messager (صلى الله عليه وسلم) investit Abû Mûsâ el Ash’arî à la tête du Yémen, lui qui s’était abstenu de faire la moindre demande.
Quant au système démocratique, celui-ci est basé sur le multipartisme et la concurrence acharnée des uns et des autres en vue d’accéder aux fonctions de l’autorité. Les candidats au pouvoir vont jusqu’à investir des sommes énormes en vue de se faire élire. Comme pour les jeux de hasard, à la fin du vote, il y a des gagnants et des perdants. En outre, les candidats influencent le choix des citoyens à travers des promesses alléchantes.