Question : «Certains moumayi’ lorsqu’on les conseille de ne pas fréquenter les partis comme les ikhwan et les tablighs prétextent que cela est la voie de cheikh Ibn Bâz, qu’il s’asseyait avec tout le monde.» (Ndt : moumayi’ vient du mot tamyi’. Les savants utilisent ce terme pour définir une attitude ambiguë vis à vis des innovateurs, dans le but de se rapprocher d’eux. Elle a pour conséquence de prendre une attitude « molle », « fluide », avec les innovateurs et de diluer les principes de la Da’wah Salafiyyah avec toute sortes de compromis.)
 
Réponse de Sheikh Oubayd Djabiry (Hafidhahullah) :
 
Premier point : Cheikh Ibn bâz est un grand savant très profondément ancré dans le manhaj. Pour cet enracinement dans le manhaj, la science et la vérité, tout le monde le craint. Ahl As Sounna le respecte et Ahl Al Bida’ le craint.
Deuxième point : cheikh Ibn Bâz déclare la vérité sans craindre les reproches, tout en utilisant la sagesse et l’exhortation de la meilleure manière.
Troisième point : celui qui s’est assis avec cheikh Ibn Bâz d’une manière exhaustive et qui a bien connu sa situation sait qu’il a fortement réprimandé certains contrevenants, en les nommant en public. En effet, il nous est parvenu qu’il dit un jour à l’un d’eux : «oh telle personne ! Tais-toi car tu est un fattan» (grand fauteur de trouble). Il dit aussi à une personne de science : «ceci n’est pas juste, ce qui est juste c’est ça…».
 
Ainsi, il apparaît à toute personne honnête que le cheikh ne s’asseyait pas avec ces gens-là sans les conseiller, avec force et dureté. De même, malgré qu’il s’asseyait avec certaines personnes, la distinction et la manifestation de la Sounna ainsi que l’invitation à la Sounna apparaissent clairement dans sa ligne de conduite et sa politique. Ainsi, vous pouvez voir que cette parole «s’asseoir avec tout le monde est la voie de cheikh Ibn Bâz» n’est pas acceptable d’une manière absolue. Cheikh Ibn Bâz était un imam recherché par tout le monde sur cette planète. Il lui fallait donc adopter une politique particulière pour remédier à leurs problèmes. De plus, cheikh fait partie de ceux qui ont signé le verdict de l’Assemblée des Grands Savants, verdict condamnant certains sectaires et qui permit d’arrêter certains d’eux. En conséquence, il est clair que cheikh était sévère quand seul la sévérité et la dureté étaient utiles, et qu’il était doux quand il trouvait que la douceur était avantageuse. En outre, lorsque le savant fait un ijtihad (effort fournit pour obtenir un jugement religieux) et qu’il se trompe, son erreur ne doit pas être une voie à suivre. Le savant lui est récompensé pour son ijtihad, il a fait ce qu’il pouvait, et Allâh n’impose pas à une âme plus que ce qu’elle ne peut supporter. Mais de là à ce que son erreur soit prise comme une ligne de conduite, non. Faire cela est une erreur. De plus, si cheikh Ibn Bâz était comme ils le disent, et quant à nous, nous sommes persuadés qu’il était un savant mouhaqiq, moujtahid, et qu’il n’a utilisé la douceur que parce qu’il désirait qu’ils acceptent la vérité, à tel point qu’ils ont tenté de le renverser, mais Allâh les a fait échouer, donc si cheikh Ibn Bâz était comme ils le disent, notre réponse est la suivante : De grands savants et imams ont mis en garde contre le fait de se mélanger aux innovateurs, de l’époque des compagnons à aujourd’hui. Voici quelques exemples :
 
•Al Lalâkâ-i rapporte d’Ibn ‘Abass : «Par Allâh ! Je ne pense pas qu’il existe quelqu’un dont le shaytân souhaite la destruction comme il souhaite la mienne.»
On lui dit «comment ça ?». Il répondit : «Une innovation apparaît en Orient ou en Occident, un homme me la rapporte et une fois arrivée à moi je la brise avec la Sounna».
•Mouss’ab Ibn Sa’d dit : «Ne fréquente pas un maftoun sinon tu n’échapperas pas à une de ces deux choses : soit il te troublera et par la suite tu le suivras, soit il te nuira avant que tu ne le quittes.» (ndt : un maftoun est une personne perturbée dans sa religion, c’est-à-dire un innovateur)
• Plus éloquent encore que les deux paroles précédentes, la parole du Messager «L’homme est sur la religion de son ami intime. Regardez donc qui vous côtoyez» Maintenant, sachez une chose : ceux qui fréquentent Ahl Al Ahwa se divisent en plusieurs catégories, chacune d’entre elles est jugée différemment.
 
La première : Un imam fort, un grand savant qui dit ouvertement la vérité. Il est craint par ces gens là car il se distingue dans sa puissance dans le manhaj et son enracinement dans la science. A ses yeux, l’avantage à tirer de ce genre d’assises, comme le fait de les dominer, de réduire leurs mal ou de les influencer en les conseillant, l’a emporté. Ainsi agissait cheikh ‘Abdoulaziz. Celui là est un pur salafi.
La deuxième : Un salafi sain mais qui n’a pas la capacité de distinguer et de capter les différentes voies. Il montre la Salafia, il appelle à elle, il parle ouvertement de la Sounna, il combat la Bid’a, mais il n’a pas la capacité de distinguer. Il fréquente n’importe qui quand l’occasion se présente. Celui la, son droit sur nous est qu’on lui explique et qu’on lui dévoile le cas de ces gens là avec la douceur et la sagesse, qu’on ne le délaisse pas et qu’on ne le laisse pas avec eux.
La troisième : Une personne moutama’i (de tamii’) perdu, qui pense que tout le monde a raison. Sans aucun doute, cette personne est dangereuse pour le manhaj. Il est obligatoire de lui faire le rappel. S’il accepte al hamdou lillâh, sinon, on le rattache à eux.
La quatrième : Celui qui se mélange avec eux en prenant leurs défense, en multipliant leurs rangs et en étant durs envers les salafis. Celui-là est un sectaire fini.
 
La cinquième : Un salafi pur mais qui pense qu’en se mélangeant à ces gens-là, il pourra exposer la vérité et faire «iqâma al houjja». (Ndt : amener à quelqu’un les preuves et les explications de telle manière qu’il n’ait plus aucune excuse à ne pas suivre la vérité) Ainsi font certains mashaikh en visitant certains groupes de prêches déviés, avançant comme argument le désir de leur déclarer la vérité chez eux et de faire «iqâma al houjja» dans leur terrain. Celui-là à mes yeux n’a pas emprunté la meilleure voie. Nous nous montrons sévères envers lui mais nous ne le laissons pas du moment qu’il est de notre côté, qu’il renforce notre domination, qu’il nous appuie, et qu’il n’augmente pas le nombre des égarés.
Ces masha-ikh répondent à leurs invitations et donnent des conférences chez eux uniquement dans des circonstances particulières et pour des raisons précises. Nous connaissons parmi eux de bons savants compétents et qui jouissent d’un certain enracinement dans le manhaj salafi. Cependant, à mes yeux, ils n’ont pas choisi la meilleure manière, et les hizbis profitent de leurs visites pour attirer du monde.
 
Source : Jinayatu tamayyu’ (Le crime du Laxisme) de Sheikh Oubayd Jabiri Hafidhahullah. Traduit par le frere Souleymane hayithi