Le Ministre, Cheikh Saleh Aal Sheikh (qu’Allah le préserve) dit dans son explication des 40 hadiths de Nawawi, au sujet du hadith 5, page 88-89, page 94-95 : (…) Cette explication nous permet de tracer une importante ligne de démarcation entre l’hérésie et la violation de la sounna. L’hérésie implique l’observance tandis que ce que l’on fait en contradiction avec la sounna, sans toutefois s’y astreindre, représente une violation de cette dernière. Elle devient une hérésie des lors qu’on la respecte. Les oulémas font ressortir que cette distinction, aussi tenue soit elle, est primordiale. Ainsi, la règle a retenir dans la différenciation de l’acte de l’innovateur de celui qui enfreint la sounna, consiste a vérifier si on s’astreint a cet acte ou non. Par exemple, si une personne observe un acte d’adoration, une ou deux fois, sans le respecter par rapport a la forme, au temps ou au lieu, on dira qu’elle contredit la sounna.
En revanche, si elle s’adonne a une pratique pour se rapprocher d’Allah en pratiquant un nombre, une façon, un moment ou un lieu contraire a la sounna, celle-ci devient alors une innovation. Il y a donc quatre éléments, a savoir le nombre, la façon, le temps et le lieu. Celui qui se trompe, par rapport a la sounna, dans un acte d’adoration sans s’y astreindre aura agi contrairement a la sounna. Par contre, s’il se conforme a cet acte avec régularité, on dira alors qu’il est un innovateur et que son acte est une innovation. (…)
Par conséquent dans ce domaine, il est impérieux de faire la distinction entre l’innovation (bidah) et l’intérêt général (al-massalih al-mursalah) :
1- Dans la religion, l’innovation est orientée vers l’objectif tandis que l’intérêt général relève des moyens de réaliser des buts.
2- L’innovation avait une raison d’être a l’époque du prophète mais elle n’a pas été pratiquée. L’intérêt général, par contre, n’avait pas sa raison d’être a l’époque prophétique.
Considérons, a titre d’exemple, la compilation du Coran, elle a été faite après et non a l’époque du prophète. Dirons-nous que la compilation du Coran est une innovation ? Il y a un consensus parmi les oulemas, les compagnons et ceux qui leur ont succédé que la compilation du Coran est l’une des obligations importante dont la communauté est tenue de s’acquitter. A l’époque de l’envoyé d’Allah, il n’y avait aucune nécessité d’effectuer un tel travail, parce que la révélation continuait toujours. Si on avait copié intégralement le Coran, il aurait fallu introduire certains versets dans la marge ou entre les lignes, au risque de produire des conséquences fâcheuses. Dans Sa sagesse, Allah n’a pas voulu donner a Son Messager l’ordre de réunir le Coran dans un livre, de son vivant. Lorsque la révélation a pris fin avec la mort de l’Élu, Abou Bakr l’a fait. On a ensuite compilé le Coran de nouveau.
On peut dans ce cadre, citer d’autres exemples tels que l’institution du bureau des armées, l’emploi des instruments, la modernisation des sciences, l’intérêt pour les diverses branches de la science, la construction des routes, la constitution des municipalités et des ministères, etc. a l’époque de Oumar et des califes musulmans par la suite. (…)
N.B : Je vous encourage de revenir au livre et de le lire en entier car, les explications sont bien détailler et approfondies, Barak’Allahou fikoum pour votre compréhension