Cette règle « Nous nous entraidons sur les choses où nous sommes d’accord, et nous nous excusons sur les choses où nous divergeons » est de Muhammad Rashîd Ridâ. Et elle a été rendue célèbre par Hassan Al-Bannâ.
Le Dr. Al-Qardâwi l’appelle « La règle en or du Manâr » (Qâ’ida al manâr ad-dhahabiyya). La vérité est qu’elle a besoin d’être détaillée :

– Cheikh Ibn Bâz dit à propos de cette règle : « Oui il faut s’entraider sur les choses où nous sommes d’accord comme secours de la vérité, et d’appeler à elle. Et comme mise en garde contre ce qu’Allah et Son prophète ont interdit.
Quand au fait de s’excuser entre nous sur les choses où nous divergeons, cela n’est pas absolu. C’est plutôt une chose qui doit être détaillée :

Ce qui fait partie des questions nécessitant un effort de recherche personnel (ijtihâd) où la preuve n’est pas apparente, alors ce qui est obligatoire est de ne pas se faire de reproches entre nous dans ce cas. Quant à ce qui contredit les textes du Livre et de la Sunna, alors il est obligatoire de faire des reproches à celui qui a contredit les textes, par la sagesse et la bonne exhortation et en discutant de la meilleure façon, en accord avec la parole d’Allah :  » Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes oeuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression.  » (s5 v2)

Et Allah dit : «  Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils commandent le bien, interdisent le mal.  » (s9 v71)
 » Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon.  » (s16 v125)
Et le prophète a dit : « Celui d’entre vous qui voit une chose répréhensible qu’il la change avec sa main. S’il ne le peut pas, avec sa langue. Et s’il ne peut pas, avec son cœur, et cela est le degré le plus faible de la foi » Muslim.
Et il a dit : « Celui qui guide vers un bien a la même récompense que celui qui l’accomplit » Muslim. Les versets et les hadiths dans ce sens sont nombreux. – Fin -»

(majmu’ al-fatâwa vol.3, p58-59).

– Cheikh Ibn ‘Uthaymine a dit concernant cette règle :« Notre avis sur cette parole est qu’elle comporte une généralité : « Nous nous entraidons sur les choses où nous sommes d’accord » : cela est vrai.
Quant à : «nous nous excusons sur les choses où nous divergeons » : il faut détailler :

– Là où l’effort de recherche personnel (ijtihâd) est possible (justifié), nous nous excusons entre nous. Mais il n’est pas permis que les cœurs divergent à cause de ce désaccord.
– Là où l’effort de recherche personnel (ijtihâd) n’est pas possible (justifié,) nous n’excusons pas celui qui va à son encontre. Et il faut qu’il se plie à la vérité.
Donc la première partie de l’expression est juste. Quand à sa fin, elle a besoin d’être détaillée. »

(As-Sahwa Al Islâmiyya, p171).

Il a été demandé à SHeikh Sâlih al-Fawzân (qu’Allâh le préserve) ce qu’il disait d’un homme qui appelle dans les assises publiques et encourage les gens sur un fondement qui dit : « Nous nous rassemblons concernant ce sur quoi nous sommes d’accord, et nous nous excusons concernant ce sur quoi nous sommes en désaccord. » Et cet homme appelle à cela à la télévision et dans les rassemblements ?

Ce fondement est un fondement propre au groupe des frères musulmans, et celui-ci est bien connu. L’auteur de cette parole est Hassan al-Bannâh qui était à la tête du groupe des frères musulmans. Ce fondement est un fondement caduc.
Comment pouvons-nous nous rassembler sur les choses sur lesquelles nous sommes d’accord, et nous excuser concernant celles où nous sommes en désaccord ?
Et quand les gens sont en désaccord sur la croyance ! Est-ce que nous allons nous excuser pour cela ?

Nous allons alors nous rassembler avec les adorateurs des tombes et les Soufis ! Cela est un fondement contradictoire, car il n’est jamais possible de se rassembler dans le désaccord ! Il faut obligatoirement la conformité dans la croyance, le dogme de pensées, le cheminement spirituel et la méthodologie. Le rassemblement n’est pas possible quand nous sommes en désaccord. Cela est leur règle qu’ils fredonnent et qu’ils appellent être une règle en or. Pourquoi est-ce qu’ils ne disent pas : « Dis : « Ô gens du Livre, venez à une parole commune entre nous et vous : que nous n’adorions qu’Allâh, sans rien Lui associer, et que nous ne prenions point les uns les autres pour seigneurs en dehors d’Allâh ». » [Coran, 3/64]

Une parole commune basée sur l’Unicité d’ Allâh qui était une seule (parole) entre les arabes et les étrangers, entre les anciennes communautés et leurs contemporains. Allâh – Ta’âla – dit : « Certes, cette communauté qui est la vôtre est une communauté unique, et Je suis votre Seigneur. Adorez-Moi donc. » [Coran, 21/92] L’excuse acceptable dans le désaccord (ou divergence) est lorsque le désaccord est lié à un effort d’interprétation.

Source : Al-Idjâbât al-Mouhimmah fîl-Machâkil al-Mouslima du SHeikh Sâlih al-Fawzân, p.225