Notre éminent SHeikh ’Abdel-’Azîz Ibn BâZ (rahimahullâh) a dit – concernant le jugement du divorce de la femme enceinte – qu’il n’y a pas de mal à cela. Certes, le Prophète (sallallahu ’alayhi wa salam) a dit à ’Abdullâh Ibn ’Oumar, lorsqu’il a divorcé de sa femme en état de menstrues : « Reprend-là et reste avec elle jusqu’à ce qu’elle soit pure, puis qu’elle ait ses menstrues et se purifie de nouveau, ensuite divorce-là si tu le souhaites avant de la toucher, qu’elle soit en état de pureté ou enceinte. » [Rapporté par Muslim]
[Fatâwa al-Mar’a al-Mouslima – SHeikh Ibn BâZ, p.738-739]
Sur ce hadîth, l’imâm an-Nawawî (rahimahullâh) a dit dans le cadre de son commentaire : « Ce hadîth indique que le divorce de la femme enceinte est permis si la grossesse est clairement apparente – ce qui est l’avis de l’école Châfiite.
Ibn Moundhir dit que cela est la position de beaucoup de savants dont Ibn Tâws, al-Hassan, Ibn Sîrîn, ar-Rabî’ah, Hamâd Ibn Abî Souleimân, Mâlik, Ahmad, Ishâq, Abû Thawr et Abû ’Oubeidah.
Ibn Moundhir dit : « C’est l’opinion que j’adopte ainsi que certains Mâlékites. Et certains d’entre eux (parmi les Mâlékites) disent que cela est interdit. »
Ibn Moudhir juge dans une autre variante, d’après al-Hassan, que le divorce de la femme enceinte est blâmable. »
[Charh an-Nawawî ’ala Sahîh Muslim, 5/306]
Les savants de Lajnah ad-Dâ-ima sont aussi d’avis que cela est permis lorsqu’une nécessité s’en fait sentir.
[Fatâwa Al-Lajnah Ad-Dâ-ima lil-Bouhouth Al-’Ilmiyyah wal-Iftâ, 20/64]
En conclusion, SHeikh Ibn BâZ dit : « C’est une idée qui est fausse auprès de certaines personnes du commun que de penser que le divorce de la femme enceinte ne prend pas effet. Je ne sais pas d’où vient cette idée, car elle n’a aucun fondement dans les paroles des savants. Au contraire, l’ensemble des gens de science sont d’avis que le divorce de la femme enceinte prend effet. Et sur cela, il y a consensus des savants et pas de divergence. Le divorce de la femme enceinte est un divorce légiféré et non une innovation. Ainsi, le divorce de la femme prend bien effet. »
[Fatâwa Noûr ’ala ad-Darb du SHeikh Ibn BâZ, 3/1691]