Question : Si le musulman épargne une certaine somme, comment doit-il calculer la Zakât [1] en fin d’année ?

Réponse de Cheikh Ben Baz : Le musulman doit verser la Zakât pour tout bien qu’il possède, que ce soit des espèces, ou des marchandises à vendre, à condition qu’une année se soit écoulée.
Ainsi, les biens qu’il a gagnés au mois de Ramadan verront leur Zakât versée au Ramadan suivant, et les richesses perçues au mois de Sha’bân – que ce soit salaire, ou autre somme d’argent et billets de banque – verront leur Zakât versée au mois de Sha’bân ; et les biens perçus au mois de Shawwâl feront que leur Zakât sera versée au mois de Shawwâl ; et tout bien perçu au mois de Dhul-Hijja devra voir sa Zakât versée au mois de Dhul-Hijja, et ainsi de suite.
Tout bien parmi ceux que nous avons cités et pour lequel une année s’est écoulée verront leur Zakât versée au début de ce nouveau cycle annuel.
Si le musulman – pour un intérêt religieux – désire hâter ce versement avant que l’année ne s’écoule, il n’y a pas de mal à cela et il n’en sera que plus méritant auprès d’Allah.
Quant au caractère obligatoire du versement de la Zakât, il ne devient obligatoire de la verser qu’après l’écoulement d’une année.

Revue des Recherches Islamiques
Tome n°35 pages 98 et 99.

[1] La Zakât est l’impôt obligatoire purificateur des biens, prélevé au-dessus d’un minimum (Nisâb), à concurrence de 2,5% des sommes thésaurisées et bloquées pendant une année.
Nous recommandons, plus particulièrement pour ce chapitre, de poser les questions concernant le calcul de votre Zakât aux savants, vu l’aspect technique, la gravité du sujet, et les conséquences qu’une erreur peut avoir. [N.duT.]

 

Question : Des gens se cotisent et amassent une certaine somme d’argent qu’ils réservent pour leurs besoins généraux et pour les cas où il arriverait un incident à l’un d’eux, qu’Allah les en épargne.
Une année s’est écoulée depuis que cette somme a été amassée : doivent-ils verser la Zakât dessus ?

Réponse de Cheikh Ben Baz : Les sommes qui sont données à des fins d’utilité publique, et dont le but est l’entraide collective ne sont pas concernées par la Zakât ; car elles ne sont plus la propriété des personnes qui les ont données pour Allah.
D’autre part, riches et pauvres parmi ce groupe profitent indifféremment de cette somme, en cas de nécessité pressante.
En conséquence, elle n’est la possession d’aucun d’eux, mais elle fait partie des aumônes qui sont collectées pour être dépensées pour Allah.

Fatâwâ az-Zakât (Fatwas relatives à la Zakât rassemblées par Muhammad al-Musnad), page 48.

 

Question : La commune m’a attribué, il y a trois ans, une terre parmi celles destinées aux gens dont le salaire est limité.
Son emplacement ne m’arrange pas, donc mon intention est de la vendre dès que sa valeur sera satisfaisante. La question est : est-elle concernée par la Zakât ou non ?
Au cas où la réponse serait positive, dois-je verser la Zakât des trois années ou celle d’une seule année ? Répondez, qu’Allah vous bénisse.

Réponse de Cheikh Ben Baz : Si ton intention est de vendre la terre, tu dois donc verser la Zakât sur sa valeur, dès qu’une année (du calendrier lunaire) s’est écoulée, à compter du moment où tu as pris la décision de la vendre.
Abû Dâwûd, qu’Allah lui soit clément, rapporte que le Compagnon Samûra ibn Jundub, qu’Allah l’agrée, a dit : « Le Prophète nous a ordonné de verser l’aumône relative aux biens destinés à la vente. »
D’autres hadiths appuient le sens de celui-ci. Et c’est Allah Qui accorde le succès.

Fatâwâ az-Zakât p. 38.