Question posée au Cheikh Muhammad Nasir-ud-Din Al-Albani : Quel est le jugement concernant l’achat en plusieurs versements ?
Réponse du Cheikh : Tout d’abord, acheter en plusieurs versements est une innovation parmi les actions qui n’étaient pas connues des musulmans des générations précédentes. Plutôt, c’est quelque chose qui leur est venu des mécréants, ceux qui, dans le passé, ont pris leurs pays, les ont colonisés et les ont gouvernés avec leurs lois de mécréance. Puis, lorsqu’ils sont partis, ils ont laissé derrière eux leurs traditions mauvaises et égarées. Et, aujourd’hui, les musulmans leur vivent sur ces pratiques et actes que les mécréants leur ont imposés.
Il y a autre chose – qui est plus important – et qui est comme le prophète (salallahu ‘alayhi wa salam) a dit : « Je n’ai rien laissé qui vous rapproche d’Allah, sans vous avoir ordonné de le faire. Et je n’ai rien laissé qui vous éloigne d’Allah, et vous rapproche du Feu de l’enfer, sauf vous avoir interdit de le faire. »
Nous voyons qu’il (salallahu ‘alayhi wa salam) a interdit ce qui est aujourd’hui appelé « le paiement échelonné ». Donc, cette sorte de transaction d’affaires est une innovation, que les musulmans du passé n’ont pas connue. Je veux aussi dire que ce nom est une innovation (en soi), et on ne trouve rien dans les livres de Fiqh portant le nom « paiement échelonné ». Plutôt, on trouve cela dans les livres Musulmans, dans ce qui est appelé Ad-Dain (la dette) et ce qui est appelé Al-Qard-ul-Hassan (le prêt gracieux). Ceci est devenu, dans les affaires quotidiennes des musulmans, juste un nom sans aucune forme et réalité. Ceci, malgré le fait que le prophète (Prières et bénédictions d’Allah sur lui) a incité à l’octroi de prêts gracieux et que cela atteignait de grandes mesures, au point qu’il a considérée le prêt de deux (euros) comme si vous aviez donné un (euro) en aumône. Cela signifie : si vous prêtez à votre frère musulman deux (euros), c’est comme si vous aviez pris un (euro) de votre poche et l’aviez donné en aumône. De même qu’il (Prières et bénédictions d’Allah sur lui) a encouragé ces prêts gracieux, il a interdit de prendre l’argent supplémentaire en échange du délai de paiement de votre frère jusqu’au terme de son affaire.
Le prophète (salallahu ‘alayhi wa salam) a dit : « Quiconque fait deux transactions d’affaires en une, alors il obtient le plus bas des deux ou l’intérêt. » Et dans autre hadith, il « a interdit que deux transactions d’affaires soient faites en une (transaction). » On a demandé au rapporteur de ce hadith la signification de cette interdiction, il a répondu : « C’est ce que vous dites : ‘ je te vends cette chose à tel prix comptant et à tel prix (plus important) en paiement retardé. »
Je vous vends cet appareil 100 (euros) comptant et 105 (euros) en plusieurs versements, c’est à dire comme une dette. Il (salallahu ‘alayhi wa salam) a dit : « Quiconque fait deux transactions d’affaires en une, alors il obtient le plus bas des deux ou l’intérêt. » Cela signifie que s’il prend l’argent en plus, alors c’est de l’usure, comme dans l’exemple de l’appareil qui a été vendu 105 (euros), cinq (euros) en plus en échange du retard.
S’il y avait une jugement islamique pour les individus et les gouverneurs, cet acheteur qui a été trompé et a qui on a pris cinq (euros) supplémentaires en échange de l’attente du vendeur, aurait le droit de le prendre et de se plaindre de lui auprès des gens de science.
Voilà la compréhension de ce hadith. La chose vendue est une, cependant l’offre est en deux transactions : comptant à ce prix et en différé à ce prix. Donc l’augmentation du prix pour le retard de paiement a immédiatement été étiquetée comme étant de l’intérêt par le messager d’Allah (salallahu ‘alayhi wa salam).
Article tiré du site al-manhaj.com
Source : Al-Asalah (n°6)
Question posée au Cheikh Cheikh Salih Al Fawzan: Il vous est connu, qu’Allâh vous préserve, que l’opération de paiement échelonné, celle qui est devenue très répandue ce jour, et par laquelle se distingue des sociétés, consiste à ce que la personne achète n’importe quelle marchandise, que ce soit à ces sociétés ou d’un autre endroit, à un prix supérieur au prix de base en contrepartie du paiement de ce montant en versements mensuels.
La question donc : Quel est le jugement de cette opération de paiement échelonné, et comment voyez-vous son rôle dans la communauté ?
La réponse du Cheikh : La vente au prix différé qui est supérieur au prix actuel est permise, pas de mal dans cela, que l’échéance soit unique, au terme de laquelle il s’acquitte du prix total, ou qu’elle soit en plusieurs échéances au terme desquelles il s’acquitte pour chacune d’elles du versement d’une partie du prix déjà connue.
Et c’est ce que nous appelons le paiement échelonné, que le vendeur soit une personne unique ou une société.
Mais il est exigé que la marchandise vendue soit la possession du vendeur lors de l’acte et que le délai soit connu.
Et la preuve que la vente au prix différé est correcte, est que le Prophète صلى الله عليه وسلم décéda tandis que son bouclier était en gage chez un juif pour de la nourriture qu’il avait acheté pour sa famille (Rapporté par Bukhary dans son sahih 3/231).
Et aussi parce que le Prophète صلى الله عليه وسلم, lorsqu’il arriva à Médine, a approuvé la vente dite « salam » qui est d’avancer le paiement d’un objet et de retarder la livraison de celui-ci.
Il les avait certes trouvé en train de payer en avance le prix de fruits qu’ils ne se faisaient livrer que plus tard, un an et deux ans après.
Il les a approuvés dans cela et il dit alors صلى الله عليه وسلم : « Celui qui paie en avance le prix d’une chose, qu’il ne recevra que plus tard doit payer pour une mesure connue, pour un poids connu et pour un délai connu. » Rapporté par al Boukhary dans son sahih (3/46). Et aussi parce que le besoin des gens appelle à cela.
Numéro de la fatwa: 16968
Date de publication de la fatwa sur le site: 09/09/2003