Comme le dit le Très Haut : (Ils accomplissent leurs vœux et ils redoutent un jour dont le mal s’étendra partout) 76/7. Allah a ainsi fait les éloges de ceux qui accomplissent leurs vœux, ce qui indique qu’une telle attitude est aimée d’Allah, qu’elle est prescrite et constitue une adoration. Celui donc qui la voue à un autre qu’Allah lui aura donné des associés, et commis l’associationnisme majeur.

Catégories de vœux :

Le vœu est subdivisé en deux catégories.

Première catégorie / Le vœu initialement jugé détestable -ou le vœu absolu-
Et il consiste pour le serviteur de faire vœu d’adorer Allah, l’imposant à sa personne sans attendre de contrepartie de la part d’Allah, comme un don ou un décret. A l’exemple de celui qui dit : « Je fais vœu de jeûner un jour pour Allah! Ou je m’engage à accomplir le pèlerinage! Ou je fais vœu de donner telle somme en aumône! » Ce vœu dit obligatoirement être accompli, comme le dit le Prophète dans le récit de Aicha : « Que
celui qui fait vœu d’obéir à Allah, Lui obéisse; Et que celui qui fait vœu de Lui désobéir, ne Lui désobéisse pas! » (Rapporté par Al-Boukhari).

Et on pose pour conditions de l’accomplissement de ce vœu :

1/ Qu’il s’agisse d’une obéissance à Allah, comme le dit le Prophète : « Que celui qui
fait vœu d’obéir à Allah, Lui obéisse… » (Rapporté par Al-Boukhari).
2/ Qu’il relève de ce qui est en sa capacité, en raison du récit de ‘Ouqba Ibn ‘Amir : « Ma sœur a fait vœu de marcher jusque la maison d’Allah; et elle m’a sommé d’interroger le Prophète à ce sujet. Je lui ai posé la question et il a dit : Qu’elle marche donc et qu’elle emprunte une monture » (Rapporté par Al-Boukhari et Mouslim).
3/ Qu’il concerne une propriété, en raison de la parole du Prophète –Qu’Allah fasse ses éloges aux anges rapprochés- : « Pas d’accomplissement de vœu dans la désobéissance à Allah, et pas non plus pour ce que le fils d’Adam ne possède pas! »(Rapporté par Abou Daoud et jugé authentique).

Seconde catégorie / Le vœu jugé très détestable, plus encore que le premier.
Il consiste pour le serviteur à faire vœu d’obéissance à Allah, rattaché et conditionné par l’obtention d’une contrepartie d’Allah, à travers un don ou une chose décrétée. A l’exemple de celui qui dit : « Si Allah guérit mon malade, je fais vœu de jeûner un jour pour Lui » Ou de dire : « Si Allah m’accorde telle somme d’argent, je fais vœu d’en donner telle part en aumône »… Ce vœu doit obligatoirement être rempli dès lors que la personne est satisfaite dans sa requête. Et ce vœu est initialement jugé extrêmementdétestable, et interdit par le Prophète qui disait : « Il n’apporte rien de bien, il ne permet que d’arracher quelque richesse à l’avare » (Rapporté par Mouslim).
Les oulémas ont dit : Celui qui pense ne pouvoir obtenir ses besoins qu’au moyen d’un
vœu, est détenteur d’un credo interdit, parce qu’il s’imagine en fait qu’Allah ne donne rien sans contrepartie… Et c’est là une très mauvaise pensée d’Allah, pureté à Lui; et une croyance erronée à propos d’Allah, glorifié et élevé. Allah est plutôt celui qui donne sans compter à ses serviteurs et les comble de ses grâces.

Questions relatives au vœu :

Ô Serviteur, prends garde de ne jamais faire un vœu pour un autre qu’Allah.
Celui qui fait vœu à un autre qu’Allah sombre dans l’associationnisme majeur qui contredit le Monothéisme. Dans ce registre, le vœu fait pour les sépulcres, pour les idoles… Et même le vœu fait pour la Ka’ba! Tout cela relève de la désignation d’égaux et d’associés à Allah, qui plonge dans la mécréance. Qu’ils prennent garde, donc, ceux qui font des vœux pour Al Badawi, Al’Idrouss, Zeynab, Al Hussein et d’autres, et qu’ils se repentent à Allah d’une telle œuvre!

Sache que le vœu pour autre qu’Allah, comme pour Al Badawi, ne prend jamais effet (et il est nul). Il est strictement interdit de l’accomplir, et aucune expiation n’est due dans ce cas. La personne doit plutôt se repentir sincèrement à Allah pour tout cela!

Sache, Ô Musulman, que le vœu de désobéir à Allah, comme de dire : « Je fais vœu de boire le vin », est un vœu illicite, cependant :
 Il prend effet et il est interdit de l’accomplir, puisqu’on ne peut se rapprocher d’Allah au moyen des désobéissances.
 Il est obligatoire d’expier le vœu de désobéissance de la manière dont on expie un serment, en raison de la parole du Prophète –à lui le salut et la paix- dans le récit de Aicha : « Pas de vœu de désobéissance, et son expiation est l’expiation du serment! » (Rapporté par Ahmad et les auteurs des Sunans, et jugé authentique).

Si tu fais un vœu sans le nommer, disant par exemple : « Je fais un vœu pour Allah! » alors, tu dois l’expier de la manière dont tu expies un serment, en raison de la parole du Prophète dans le récit de ‘Ouqba Ibn ‘Amir : « L’expiation du vœu n’est autre que l’expiation du serment » (Rapporté par Mouslim).

Celui qui fait un vœu d’obéissance à Allah avant sa conversion, puis qui embrasse l’Islam, doit obligatoirement accomplir cet acte d’obéissance, puisque Oumar -Qu’Allah soit satisfait de lui- dit : « Ô Messager d’Allah, j’ai fait vœu dans la période ante islamique, de faire retraite une nuit durant dans la Mosquée Sacrée (de laMecque)?!? » Il dit : « Accomplis ton vœu! » (Rapporté par Al-Boukhari et Mouslim).

Si tu fais un vœu de caractère neutre, comme de dire : « Je fais vœu de porter un turban », alors tu dois t’exécuter, puisqu’il est cité : « Une femme vint au Prophète -à lui le salut et la paix- et elle dit : Ô Messager d’Allah, j’ai fait vœu de frapper du tambourin en ta présence! Il dit : Remplis ton engagement! » (Rapporté par Abou Daoud et Ahmad et jugé bon).

Ô Serviteur, sache qu’il n’y a pas de vœu à formuler et à accomplir, pour ce qui fut cité par le Prophète dans le récit de ‘Imràne Ibn Hussein : « Pas de vœu pour une désobéissance à Allah, ni pour ce que le fils d’Adam ne possède pas » (Rapporté par Annassài, Ibn Màjah et jugé authentique). Et il dit dans le récit de Abdoullah Ibn ‘Amrin : « Et pas d’accomplissement de vœu pour ce dont il n’est pas propriétaire, et pas de vœu sauf dans la quête de la face d’Allah… » (Rapporté par Abou Daoud, Al-Hàkim et jugé bon). Et le Prophète -Qu’Allah fasse ses éloges aux anges rapprochés-dit dans le récit de Abdoullah Ibn ‘Amrin : « Pas de vœu, et pas de serment, pour ce que le fils d’Adam ne possède pas! Pas non plus dans une désobéissance à Allah ou une rupture des liens de parenté! » (Rapporté par Abou Daoud, Al-Hàkim, et jugé authentique).

Ô Musulman, sache que le vœu à la désobéissance est (en réalité voué) au Diable, comme le dit le Prophète dans le récit de ‘Imràne Ibn Hussein : « Le vœu est de deux (types). Ce qui constitue un vœu à l’obéissance est pour Allah, et il doit être rempli… Et ce qui constitue un vœu de désobéissance à Allah est en fait pour le Diable, il ne doit pas être accompli, et il est expié de la façon dont on expie un serment! » (Rapporté par Annassài et jugé authentique).

Ce qui fut cité de l’interdiction des vœux :

Ô Musulman, délaisse totalement le vœu, en raison de ce qui suit :
 Parce que le Prophète l’a interdit. Dans ce qui est rapporté par Al-Boukhari et Mouslim : « Il a interdit le vœu! ».
 Parce que le vœu ne précipite rien, ni ne le retarde!
 Parce que le vœu ne refoule absolument rien, en raison de la parole du Prophète -à lui le salut et la paix- dans le récit de Ibn Oumar : « Le vœu ne précipite rien, ni ne le retarde, il permet plutôt d’extirper quelque (richesse) de l’avare! »
(Rapporté par Al-Boukhari et Mouslim). Et dans le récit de Ibn Oumar, qu’il dit : « Le Prophète a interdit de formuler un vœu, et il dit : Il ne renvoie rien, et il ne permet que d’arracher quelque (richesse) à l’avare » (Rapporté par Al-Boukhari et Mouslim).
 Parce que le vœu n’apporte rien au Fils d’Adam, il le propulse plutôt vers son destin. Comme le dit le Prophète dans le récit d’Abou Houreyra : « Le vœu n’apporte rien au fils d’Adam, qui n’eut été décrété au préalable… Cependant, le vœu le précipite vers ce qui lui est destiné; Et Allah, par ce biais, arrache quelque (richesse) à l’avare, de sorte qu’il donne ce qu’il n’aurait pas donné auparavant! »
(Rapporté par Al-Boukhari et Mouslim).

Sentence s’appliquant à qui voue une adoration à un autre qu’Allah.

Consacrer une adoration à un autre qu’Allah, quelle que soit la proportion de cette adoration, comme l’invocation, la prière, le jeûne, l’amour, l’espoir, la crainte, le vœu et autres… constitue un acte d’associationnisme majeur, et c’est le plus immense des péchés. Et lorsque Ibn Mass’oud dit au Messager d’Allah : « Lequel des péchés est le plus grand pour Allah? » Il dit : « Que tu donnes un associé à Allah, alors qu’Il t’a créé » (Rapporté par Al-Boukhari et Mouslim). Et l’associationnisme est le plus grand de tous les péchés capitaux, comme le dit le Prophète dans le récit de Anas : « Le plus grand de tous les grands péchés est de donner des associés à Allah, de tuer (sans droit), de manquer de respect aux parents, de mentir –ou bien, il a dit- de porter un faux témoignage! » (Rapporté par Al-Boukhari et Mouslim).