Le chaikh Mouhammad Aman Al Jami – rahimahoullah – a dit:
« Les Salafis sont des hommes politiques, mais dans la politique char’iyya, calme, objective, celle qui sait où doivent être placées les mots politiques, celle qui apprécie la responsabilité de la parole à sa juste valeur.
L’homme politique est celui qui sait comment doit-il entrer et comment doit-il sortir, comment doit-il s’adresser aux autres, quand doit-il parler et quand doit-il se taire, envers qui doit-il être hostile et avec qui doit-il être en paix … voici ce qu’est la politique.
Quant à l’excitation, l’agitation, l’insulte, le dénigrement, le takfîr et le tabdî’ (juger les autres de mécréants et d’innovateurs), ceci est une politique imbécile et inconsidérée qui est pour les ignorants qui sortent des facultés des sciences mondaines telles que l’ingénierie et le commerce ou encore la faculté de droit, et qui n’ont rien étudié de l’Islam … « Et celui qui est dépourvu d’une chose ne peut la donner à autrui ».
Comment un homme pourrait-il pratiquer une politique char’iyya alors qu’il n’a pas étudié la législation Islamique ?
Ceux qui étudient cette législation divine sont les gens les plus en droit d’être qualifiés par la politique. Le messager d’Allah – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – dirigeait la communauté avec une politique sage, et ses compagnons l’ont apprise de lui puis les tâbi’oûn l’ont apprise des compagnons … N’y avaient-ils pas ici à Médine à l’époque du prophète – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – des Juifs et des hypocrites qui vivaient avec les Musulmans ? Comment les Musulmans ont-ils donc vécu avec eux ? Comment ont-ils agi avec eux ? Ils ont été capables d’agir et d’être en lien avec eux dans le domaine des échanges, relations et transactions mondains sans pour autant leur offrir un amour, une affection ou une alliance. Et le prophète – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – jugea qu’il ne fallait pas qu’il tue les hypocrites et même ceux dont le cas (d’hypocrisie) était évident parmi eux, afin que les gens ne disent pas et ne propagent pas : « Mouhammad tue ses compagnons ». Voici ce qu’est la politique char’iyya sage !
Les hypocrites demeurèrent alors entre les Musulmans, étant un mal pour les Musulmans, transmettant les informations des Musulmans aux mécréants de Qouraych et aux Romains, œuvrant contre l’Islam et les Musulmans, priant derrière le messager d’Allah – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – … Cependant lequel des deux maux était le moins grave ? La politique char’iyya sage est de garder le mal le moins grave pour repousser le mal le plus nocif [lorsqu’on ne dispose que de cette solution].
Laisser les hypocrites comme ils étaient était donc moins nocif que de les tuer et de provoquer par cela l’obstruction du chemin à ceux qui voudraient embrasser l’Islam. Et ce principe a bien d’autres exemples dans la politique char’iyya. Et celui qui veut étudier la politique char’iyya, qu’il étudie alors la Sounna (la voie prophétique), la biographie prophétique et les livres composés dans le domaine de la politique char’iyya tels que « La politique char’iyya » de l’imam ibn Taymiyya et « Les méthodes de jugement et direction » d’ibn Al Qayyim et autres. »
Source : « qourrat ‘ouyoun as salafiyya bil ijabat ‘alal as-ila al kouwaytiyya »
Cheikh Al ‘Utheymin (رحمه الله) – m.1421H – a dit: « Les gens de la masse n’ont pas à agiter leurs langues sur la politique des gouverneurs. La politique a ses gens et les assiettes et les casseroles ont d’autres gens. Si la politique devient un sujet d’agitation des langues des gens de la masse, la situation se corrompt car la personne de la masse n’a pas de science, elle n’a pas de raison, elle n’a pas de pensée. Sa raison et sa pensée ne dépasse pas ses pieds.
La preuve de cela est la parole d’Allah ta’ala : {Et quand leur vient une nouvelle de sécurité ou de crainte, ils la diffusent.} Ils la diffusent et cela devient l’agitation de leurs langues. Allah ta’ala a dit : {Et s’ils l’avaient renvoyé vers le Messager et vers les détenteurs de l’autorité parmi eux, ceux qui raisonnent l’auraient su. } Cela prouve que les gens de la masse ne sont pas comme les détenteurs de l’autorité, ni comme les gens de l’opinion et de la consultation. Donc, parler de politique n’a pas sa place dans les assises des gens de la masse. »
[Charh Riyad as-Salihine 6/225] ﻭﻋﺎﻣﺔ ﺍﻟﻨﺎﺱ ﻻ ﻳﺼﻠﺤﻮﻥ ﻟﻤﺜﻞ ﻫﺬﻩ ﺍﻷﻣﻮﺭ ﻭﻻ ﻷﻣﻮﺭ ﺍﻟﺴﻴﺎﺳﺔ ﻭﻟﻴﺲ ﻟﻌﺎﻣﺔ ﺍﻟﻨﺎﺱ ﺃﻥ ﻳﻠﻮﻛﻮﺍ ﺃﻟﺴﻨﺘﻬﻢ ﺑﺴﻴﺎﺳﺔ ﻭﻻﺓ ﺍﻷﻣﻮﺭ ﺍﻟﺴﻴﺎﺳﺔ ﻟﻬﺎ ﺃﻧﺎﺱ ﻭﺍﻟﺼﺤﻮﻥ ﻭﺍﻟﻘﺪﻭﺭ ﻟﻬﺎ ﺃﻧﺎﺱ ﺁﺧﺮﻭﻥ ﻭﻟﻮ ﺃﻥ ﺍﻟﺴﻴﺎﺳﺔ ﺻﺎﺭﺕ ﺗﻼﻙ ﺑﻴﻦ ﺃﻟﺴﻦ ﻋﺎﻣﺔ ﺍﻟﻨﺎﺱ ﻓﺴﺪﺕ ﺍﻟﺪﻧﻴﺎ ﻷﻥ ﺍﻟﻌﺎﻣﻲ ﻟﻴﺲ ﻋﻨﺪﻩ ﻋﻠﻢ ﻭﻟﻴﺲ ﻋﻨﺪﻩ ﻋﻘﻞ ﻭﻟﻴﺲ ﻋﻨﺪﻩ ﺗﻔﻜﻴﺮ ﻭﻋﻘﻠﻪ ﻭﻓﻜﺮﻩ ﻻ ﻳﺘﺠﺎﻭﺯ ﻗﺪﻣﻪ ﻭﻳﺪﻝ ﻟﻬﺬﺍ ﻗﻮﻝ ﺍﻟﻠﻪ ﺗﻌﺎﻟﻰ: {ﻭﺇﺫﺍ ﺟﺎﺀﻫﻢ ﺃﻣﺮ ﻣﻦ ﺍﻷﻣﻦ ﺃﻭ ﺍﻟﺨﻮﻑ ﺃﺫﺍﻋﻮﺍ ﺑﻪ} ﻭﻧﺸﺮﻭﻩ ﻗﺎﻝ ﺗﻌﺎﻟﻰ: {ﻭﻟﻮ ﺭﺩﻭﻩ ﺇﻟﻰ ﺍﻟﺮﺳﻮﻝ ﻭﺇﻟﻰ ﺃﻭﻟﻲ ﺍﻷﻣﺮ ﻣﻨﻬﻢ ﻟﻌﻠﻤﻪ ﺍﻟﺬﻳﻦ ﻳﺴﺘﻨﺒﻄﻮﻧﻪ ﻣﻨﻬﻢ} ﺩﻝ ﻫﺬﺍ ﻋﻠﻰ ﺃﻥ ﺍﻟﻌﺎﻣﺔ ﻟﻴﺴﻮﺍ ﻛﺄﻭﻟﻲ ﺍﻷﻣﺮ ﻭﺃﻭﻟﻲ ﺍﻟﺮﺃﻱ ﻭﺍﻟﻤﺸﻮﺭﺓ ﻓﻠﻴﺲ ﺍﻟﻜﻼﻡ ﻓﻲ ﺍﻟﺴﻴﺎﺳﺔ ﻣﻦ ﺍﻟﻤﺠﺎﻻﺕ ﺍﻟﻌﺎﻣﺔ