Questionné au sujet des livres de la logique et de la validité de l’avis de ceux qui disent que l’acquisition de la logique est une condition préalable à l’acquisition de toutes les autres sciences,
Ibn Taymiya رحمه الله a répondu : « D’un point de vue religieux, chaque musulman sait, de façon naturelle et qui n’échappe à personne, qu’Allah عزَّ وجلَّ n’a pas fait de la logique grecque une obligation pesant sur les épaules des savants et des croyants.
Et pour juger le fond de la logique, nous dirons qu’une partie en est juste, tandis que l’autre ne l’est pas. Toutefois, la plupart de la partie qui en est juste est inutile. Enfin, la portion utile est en fait accessible par d’autres moyens que la logique par la plupart des gens normaux dont l’esprit ne s’est pas altéré. Les simples d’esprit ne tirent pas profit de cette logique, tandis que les personnes intelligentes n’en ont pas besoin. Les dommages qu’elle provoque au sein de ceux qui ignorent les enseignements des Prophètes sont plus grands que les éventuels bénéfices qu’elles pourraient leur amener, car elle contient tant de règles fausses et déroutantes qui ont trompé nombre de personnes honorables, les poussant à l’hypocrisie et altérant leur savoir de façon néfaste.
Quant à ceux qui prétendent que la logique est dans sa totalité une science juste, leurs paroles sont nulles et non avenues. La réalité est tout à fait autre, puisqu’au sein de leurs discours relatifs à la définition, aux attributs intrinsèques, aux attributs occasionnels, à la classification de l’analogie et à la preuve et ses sources, on trouve des aberrations que nous avons mises en évidence ailleurs. Les savants musulmans ont, de même, mis en évidence ceci »
Voir : Madjmoû El-Fatâwa d’Ibn Taymiya (9/269-270).
Dans un autre livre Ildjâm El-Awâm Ane Ilm El-Kalâm, El-Ghazzâli رحمه الله déclare : « Les preuves établissent le fait que la doctrine des Salafs est la vérité et que ce qui va à son encontre constitue une innovation en religion. Or, toute innovation dans la religion est réprouvée et constitue un égarement certain »
Voir : Ildjâm El-Awam Ane `Ilm El-Kalâm d’El-Ghazzâli (p.65).
Ailleurs, il déclare : « Les Compagnons رضي الله عنهم du Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم ont eu à discuter avec juifs et chrétiens afin de les convaincre de l’authenticité de la prophétie de Mouhammad صلَّى الله عليه وسلَّم et n’ont pas eu recours à autre chose que les arguments du Coran. Ils n’ont nullement emprunté de chemins tortueux en établissant des critères rationnels ou en édictant de quelconques préambules. Et ce, parce qu’ils savaient que ceci n’aurait attiré que corruption et discorde. Et puis, quiconque ne saurait être convaincu par les arguments du Coran ne pourrait l’être que par la force de l’épée et du fer, car il n’est point d’évidence prévalant contre l’évidence d’Allah » Ibid. (p.89 et 90)