A cause de l’ignorance et de la mauvaises compréhension des textes religieuses en Guinée, nous voyons que pour la plupart des gens en Guinee Conakry et ailleurs, un sounni (synonyme de salafi) c’est celui qui laisse la barbe, qui ne laisse pas tomber son pantalon en bas des chevilles (isbal), qui est dans un markaz de récitation du Coran, qui ne fait pas ou ne cuisine pas pendant la Aquiqa (denabo). Même si ces choses font partie de la sounna du prophète, elle ne défini pas le sounni ou ne suffise pas pour défini le sounni donc cette définition de sounni chez la plupart des guinéens et autres est fausse et contraire a la définition réelle de sounni chez les savants de la Sounna et insh’Allah nous allons prouver cela avec les textes authentiques et les paroles des savants :
 
Il faut d’abord savoir que la sunnah a un sens chez les savants du hadith comme elle en a un chez les savants du fiqh, comme elle en a un chez les savants des fondements (el ouçoul) :
– Chez les savants du hadith : c’est toutes paroles, actes, agréments et caractéristiques du messager.
– Chez les ouçouliyin : c’est tous ceux qu’on rapporte du messager et qui n’est pas dans le Coran. (Voir ouçoul el ahkam de l’imam amady 1/169)
– Chez les fuqaha : la sunnah est ce qui n’est ni obligatoire, ni interdit ni détestable, c’est ce qui est préférable. (Voir sharh el kawkab el munir 2/160)
– Mais la sunnah chez les salafs à une terminologie plus vaste que celle des ouçouliyin, muhadditin ou fuqaha, ils entendent par la sunnah : ce qui est en conformité avec le livre, la sunna du messager et des compagnons (autrement dire la religion dans sa globalité) que ce soit dans la croyance ou les adorations, ce qui contredit l’innovation. (Voir l’introduction de sharh sunnah de l’imam el Barbahary)
Sheikh el islam Ibn Taymiyyah rahimahoullah a dit : « Le mot sunnah dans la parole des salafs comprend la sunnah dans l’adoration et dans la croyance, même si ceux qui ont écrit des livres sur la sunnah visaient la croyance. » (El amr bil ma’rouf wa nahyi ‘anil mounkar 77)
 
Avec ces différentes définitions mon frère, ma sœur, il t’apparaît clairement que ce qui est visé par le terme sounna est l’ensemble de la religion que ce soit dans les oussouls (fondements) et les fourou’ (branches), c’est les croyances, les adorations et le soulouk (les comportements), loin de toutes innovations tels que celles des Khawaridjs, des Qadaris, des Jabriyas, des Mourji’a, des Mou’tazillas, des Tablighs, des Ikhwans, des Soufis, des Chiites, des Haddadis, etc ….
 
Et le sounni est celui qui réunit en lui les fondements de la sounna, qui est loin des innovations religieuses. L’imam el Barbahaari a dit : « il n’est pas permis à un homme musulman de dire « Untel est une personne de la sounna » jusqu’à ce qu’il sache que cette personne a rassemblé en lui les caractéristiques de la sounna. Il n’est pas dit d’une personne qu’elle est de la sounna jusqu’à ce qu’elle rassemble en elle toute la sounna ». (Sharhu Sounna de l’Imam Barbahaari)
Ceci est un conseil sincère et une mise en garde a toi et moi, sur le fait de zaki (qualifier avec éloge) quelqu’un avec le terme sounni tant que tu ne vois pas en lui les fondements de la sounna, car la base chez les musulmans c’est qu’ils sont musulmans et non sounni salafi, celui qui montre en lui les fondements de la sounna, nous disons de lui qu’il est sounni (salafi) mais pas avant. Être sounni salafi, est une description, un qualificatif de plus qui s’ajoute au fait d’être musulman, retiens bien ceci.
 
Maintenant, regarde bien combien de personnes qui se réclament de la sounna en Guinée et ailleurs, alors qu’ils sont dans des Tariqa soufiyya, qui appellent a la révolte contre le dirigeant musulman, qui sont sur le minhaj des tabligh, le minhaj des ikhwans ? Pourtant la plupart de ses ignorants rentrent dans la fausse définition de sounni comme mentionné plus haut, qui laisse la barbe, qui coupe leur pantalon, qui ne cuisine pas a leur Aquiqa (Nous allons revenir plus en détails sur ce sujet avec les paroles des savants une prochaine fois) qui mémorise le coran, est ce que cela fait d’eux des sounni ?
 
Mohammed hassan d’Egypte, Mohammed Arifi, Abou Ishaq al houwayni, Oussama ben Laden, Yahya Hajuri, Mohammed sourour, Salman Awdah, Safar Al hawali, Rachid abou houdheyfa de brest, Falih harbi, Taibou de Guinee et ceux qui leur ressemble tous ces gens ont la sounna apparentes des habits et de la barbe et autres alors que les savants de la sounna leur ont déclarer mubtadi’ (innovateur) a cause de leur croyance et minhaj dévié de celui des gens de la sounna. Crains Allah et apprend la sounna avant de dire qui est sounni salafi, car en disant cela tu fais un témoignage et si tu as menti tu auras fait un faux témoignage ceci est un grand péché.
 
Ensuite tu vois d’autres personnes qui sortent ou exclu quelqu’un qui est sounni salafi dans sa Aquida et son Minhaj du cercle des gens de la sounna parce qu’il ne coupe pas son pantalon, parce qu’il rase sa barbe, parce qu’il prend et affiche ses photos sur internet, parce qu’il prépare dans sa Aquiqa (denabo), parce qu’il fait zina, ou parce qu’il est voleur, ainsi de suite. Attention je ne suis pas entrain d’encourager de faire ces péchés capitaux qui te feront mériter le châtiment et la colère d’Allah, mais ici je veux juste que tu sache que quelqu’un peut apprendre et mettre en application les fondements de la sounna, en s’écartant de la voie des sectes innovées, tout en faisant des péchés ou avoir des manquements dans sa pratique religieuse du domaine des fourou’ et être sounni salafi (sounni fassiq) meilleur qu’un innovateur qui a l’apparent pieux, qui a un bon comportement et qui fait beaucoup d’adoration alors qu’il est dans la bid’a des ikhwans, des tabligh, des tijanis, etc… Malgré tout le pécheur parmi les gens de la sounna est mieux que cet innovateur qui a l’apparent pieux. Les preuves de ce que nous disons sont :
 
Quelques paroles des savants qui prouvent ce que nous disons :
Dans le livre Ash-Sharh wal-Ibaan, il est mentionné que Artah Ibnoul-Moundhir a dit : « Je préfère que mon fils soit un pécheur (Faasiq) parmi les pécheurs qu’il soit un innovateur (Sahibou Hawaa). »
L’Imam Ash-Shafi’i a dit : « Qu’un serviteur rencontre Allah avec tous les péchés – autre que le Shirk – est meilleur pour lui que de le rencontrer avec une seule d’entre les Bid’ahs (Al-Ahwa). »
Younous Ibnou ‘Oubayd a dit à son fils : « J’interdis le Zina, le vol et boire de l’alcool. Mais il serait préférable de rencontrer Allah avec cela (ces péchés), que de le rencontrer avec l’opinion de ‘Amr Ibnou ‘Oubayd et de ses compagnons (qui étaient de la secte des Mou’tazilahs). »
Voir ces citations dans Lammoud-dourroul-manthour, page 167.
 
Question : Peut-on dire d’un homme qui rase sa barbe qu’il est salafi ? Est-ce que tout sunnite est salafi ou bien l’un de ces deux termes est plus large et l’autre plus précis ?
 
Réponse de Sheikh Adoullah al’Adani : Le sunnite et le salafi est celui qui suit la voie des pieux prédécesseurs. C’est celui qui suit la voie du Prophète et sa Sunna. Et cela ne veut pas dire qu’il est exempt de défauts. Il est possible qu’il tombe dans une innovation, mais une innovation qui ne le fait pas sortir d’Ahl As-Sunna, ni de la Salafiya. Car les savants ont divisé les innovations en deux catégories :
 
– Les innovations dont la pratique fait sortir la personne d’Ahl As-Sunna. Ce sont les innovations qui sont liées aux fondements d’Ahl As-Sunna.
– Les petites innovations : la pratique d’une d’entre elles ne fait pas sortir la personne d’Ahl As-Sunna. Par contre, la pratique de nombreuses petites innovations fait sortir la personne d’Ahl As-Sunna. Et ce sujet a été abordé par l’Imam Ach-Chaatibi dans son livre « Al I’tissaam ».
 
Donc si le sunnite peut tomber dans les innovations, il est d’autant plus probable qu’il puisse tomber dans les péchés. Certains compagnons ont fait des grands péchés, sans parler de ceux qui sont venu après eux. Donc si un homme se rase la barbe et qu’il suit d’une manière générale la voie d’Ahl As-Sunna alors il est sunnite incha Allah. Mais il est désobéissant, c’est un sunnite désobéissant. Et il faut faire attention car un groupe parmi les gens de l’innovation pensent qu’il n’est pas possible qu’une personne ait la foi et qu’elle fasse des péchés. Ils disent que la foi est une chose indivisible qui est présente complètement ou alors disparaît complètement. Et sur cette pensée, ils se sont divisés en deux groupes, tout deux dans l’erreur et l’égarement :
 
– Les murjia qui disent que les péchés ne nuisent pas à la foi.
– Les wa’idia qui pensent que la foi ne peut être présente avec les péchés. Puis certains parmi eux disent que celui qui commet un péché est mécréant, c’est le cas des khawarij. D’autres disent qu’il n’est ni croyant ni mécréant, c’est le cas des mu’tazila.
 
C’est ainsi qu’il faut comprendre l’appellation de sunnite et celle de salafi. Le sunnite et le salafi n’est pas forcément parfait dans tout ces attributs. Il y a des sunnites qui sont irréprochables dans leur sunnisme et leur Salafiya. D’autres sont négligents et d’autres modérés. Donc cette appellation n’implique pas la perfection. Tout comme le musulman et le croyant n’est pas forcément irréprochable. L’Imam Al Barbahari a dit : « Sache que l’Islam c’est la Sunna et que la Sunna c’est l’Islam ». Il est donc probable que le sunnite commette certains péchés, mais c’est un sunnite qui a des manquements dans son sunnisme, un salafi qui a des manquements dans sa Salafiya. Et, par ignorance, certains contemporains ont dit que faire des grands péchés fait sortir d’Ahl As-Sunna. Ils sont certes ignorants de la croyance d’Ahl As-Sunna wa Al Jama’a.
 
Fin de la réponse de Cheikh Abdullah Al Adani
Extrait de la séance de Questions Réponses n°5 « Liqa Maftouh » à Dar Al Hadith de Shih