Cheikh Abou Abdil-Mou’az Mouhammad ‘Ali Farkouss (qu’Allah le préserve) a dit :
Parmi les signes de celui qui est sincère et véridique ce qui suit :
 
– Il doit aimer la religion et s’appliquer à recommander la vérité et à endurer les difficultés.
Et, si on lui propose de choisir entre deux choses : une pour la cause d’Allah (‘azza wa jal) et une autre relavant des affaires de ce bas monde ; il choisira celle qui lui procurera la récompense d’Allah (‘azza wa jal).
Il la préférera à la vie présente parce qu’elle est éphémère alors que la vie dernière est éternelle. Il sait bien que la dernière est meilleure.
Dans ce sens, Allah (‘azza wa jall) dit (Le sens du verset) : « La vie dernière t’est, certes, meilleure que la vie présente » (ed-Dhouha, le Jour Montant : 4)
Il dit également (Le sens du verset) : « … alors que l’au-delà est meilleur est plus durable » (El-A’lâ, Le Très Haut : 17)
Comme Il énonce aussi (Le sens du verset) : « Dis : « La jouissance d’ici-bas est éphémère, mais la vie future est meilleure pour quiconque craint pieusement (Allah) » (En-Nissâ, Les Femmes : 77)
 
– Il accepte la parole de vérité, qu’elle soit en sa faveur ou contre lui.
A l’opposé, il se met en colère à cause d’une parole injuste qu’elle soit pour ou contre lui. Il n’agit pas dans l’intérêt de se satisfaire soi-même, mais de satisfaire, plutôt, son Seigneur (‘azza wa jall).
Même s’il risque que les gens s’indignent contre lui, perd leur estime et sa valeur se réduit à leurs yeux. Cela dans le but d’améliorer la relation qu’entretient son cœur à l’égard d’Allah (‘azza wa jall).
En effet. « La rétribution est proportionnée à l’action », et : « Celui ayant une mauvaise intention sera traité à l’opposé de son intention ».
Le Prophète (sallallah’alayhi wa salam) dit : « Quiconque recherchant l’agrément d’Allah même si en soulevant la colère des gens ; Allah le protègera des gens. Et quiconque mettant en courroux Allah afin de satisfaire les gens, Allah l’abandonnera alors aux gens » (1)
Ibn El-Qayyim (rahimahoullah) a dit : « Comme celui qui fait parade de ce qu’il ne détient pas n’est pas sincère, il montre aux gens une chose tout en dissimulant ce qui s’y oppose : Allah l’a traité donc à l’encontre de sa visée. Certes, le fait de punir par le contraire du (mauvais) dessein de l’homme est une chose établie par la religion et le destin.
Tandis que la personne qui est sincère se réjouira tôt, en guise de récompense, de l’amour et l’estime des gens, celle qui se pare de choses qu’elle n’a pas sera châtiée par l’avilissement des gens ; car elle s’est avilie intérieurement auprès d’Allah. Les Noms sublimes et les Attributs suprêmes d’Allah ainsi que sa sagesse de Son décret imposent cette conséquence.» (2)
 
– Il déteste que quelqu’un soit au courant des bonnes œuvres qu’il fait, où qu’elles lui soient attribuées.
Ech-Châfi’i (rahimahoullah) a dit : « J’aurais aimé que les gens apprennent le savoir sans qu’ils m’attribuent aucune lettre ». (3)
 
– Il voudra aussi -dans le domaine de l’enseignement du bien et l’émission de fatwas suivant la vérité- que cette tâche soit prise en charge par autrui.
Mais s’il se trouve contraint à le faire, il s’appliquerait à observer la vérité, tout en détournant le dos aux avidités de l’âme et en s’élevant au-dessus de la passion et de ses emprises.
 
– S’il entre dans un débat avec quelqu’un, il ne tenterait pas de le vaincre en usant des ambiguïtés et des arguments faux.
Il sait bien que cela ne fait partie ni de la piété ni de la sincérité.
Le Prophète (salallah’alayhi wa salam) dit : « Quiconque dispute (dans une affaire) de faux, tout en ayant connaissance, demeure exposé au courroux d’Allah jusqu’à ce qu’il en cesse ». (4)
 
– Il désirera plutôt qu’Allah (azza wa jall) révèle la vérité du côté de son adversaire.
Ech-Châfi’i (rahimahoullah) a dit :  » Je n’ai jamais tenu un débat avec quelqu’un sans que j’aime qu’il soit assisté et bien guidé (par Allah). Et je n’ai jamais polémiqué avec une personne sans que je sois indifférent au fait qu’Allah révèle la vérité sur ma langue ou sur la sienne ». (5)
(1) Rapporté par Ibn Hibbâne, chapitre de la »gouvernance » (hadith 1541), concernant celui qui recherche l’agrément d’Allah même en soulevant la colère des gens et par El-Baghawi dans Charh Es-Sounna, chapitre de « L’adoucissement des cœurs » (14/412), concernant le verset suivant :
le sens du verset : « Et ne craignez pas les gens mais craignez Moi » (el-Mâ’ida, la table servie : 44), d’après ‘Â’icha (qu’Allah l agrée).
Ce hadith est jugé authentique par El-Albâni dans Es-Silsila Es-Sahîha (5/392), (hadith 2311).
(2) Voir : I’lâm El-Mouwaqqi’îne d’IBN El-Qayyim (2/180).
(3) Voir : Hilyat El-Awiliyâ d’El-Asfahâni (9/88), El-Ihyâ d’El-Ghazzâli (1/26), Sifat Es-Safwa d’ibn El-Djawzi (2/251) et Djâmi’ El-‘Ouloûm Wal-Hikam d’Ibn Radjab (I/23).
(4) Rapporté par Abou Dâwoûd, chapitre des « Sentences » (4/23)), concernant celui qui supporte quelqu’un dans un débat sans qu’il sache le sujet de divergence, par El-Hâkim dans El-Moustadrak (2/27), par El-Bayhaqi dans Es-Sounnane El-koubra (6/82) et dans Chou’ab El-Îmâne (5/304) et par Ahmad sans El-Mousnad (2/70), d’après ‘Abd Allâh Ibn’Omar (qu’Allah l’agrée). Ce hadith est jugé authentique par El-Albâni dans Es-Silsila Es-Sahîha (I/2/178) (hadith 438) et dans Shîh Sounane Abi Dâwoûd (2/396) (hadith 3597)
(5) Voir : Hilyat El-Awliyâ’ d’El-Asfahâni (9/88), El-Ihyâ’ d’El-Ghazzâli (I/26), sifat Es-safwa d’ibn El-Djawzi (2/51) et Faydh El-Qadîr d’El-Manâwi (3/90).
Source : Collection des Séries de Recommandations Salafies I – Pages: 262-265 – Edition: La Certitude